Entrons dans le vif du sujet, le 10 février 2019 sera une derby date à jamais gravée dans ma mémoire. C’est le jour où j’ai cru que je n’allais jamais plus pouvoir faire de sport, et ici du roller derby.
C’était la fin d’un entraînement, dernier jam. Au poste de jammeuse, je me suis lancée plus motivée que jamais à travers ce triangle. J’étais fière de que j’avais accompli pendant cet entraînement. Et malheureusement c’était le début d’une galère, en à peine une fraction de seconde je me suis retrouvée allongée sur la track avec une douleur vive à la jambe. Je venais de me fracturer la cheville. Je n’ai pas de suite compris ce qu’il venait de se passer mais je savais que j’avais signé la fin de ma saison sportive. Un mélange entre panique, souffrance physique et colère contre moi même, m’a envahie ce soir-là. Comment avais je pu me retrouver dans cette situation, sachant que pour la première fois de ma vie sportive je venais de me blesser gravement?
Cette soirée m’a marqué pour deux raisons. La première, une première fracture ce n’est pas rien et l’autre, l’énergie que mes cohéquipièr-es ont déployé à me parler, me réconforter et me rassurer malgré mes relents de colère et d’angoisse. Je ne pourrai jamais oublier.
Outre la douleur qui ne me donnait aucun répit de jour comme de nuit, c’est la souffrance morale qui m’a le plus atteinte. Je craignais d’être écartée de l’équipe car je devenais inutile selon moi. Les Chatons de ma promo progressaient quand moi je devais être allongée, les Chatons participaient à des championnats quand moi je devais seulement regarder leurs exploits. Un peu plus chaque jour mon cœur avait mal, mal de ne pas être avec ielles, mal de ne pas faire partie des souvenirs qu’on pouvait partager ensemble lors de matchs. Encore aujourd’hui, je suis nostalgique de ces moments non vécus ensemble.

Et puis la douleur physique a commencé à partir, et j’ai commencé à réfléchir à la meilleure façon de revenir encore plus forte. J’ai fais des petites recherches sur la santé, les os, les chevilles et comment réparer tout ça sainement. Je suis passée entre alimentation (manger de la noix de coco fraîche) à des remèdes de grands mères (bains d’eau chaude salée) ou encore à quelques incantations ésotériques (m’appelle pas Sand’Witch pour rien ;)) Mais tout cela ne remplacera pas les appels, les messages que mes coéquipièr-es m’envoyaient. Non Sand’ tu n’étais pas oubliée. Car sans le soutien moral, que j’ai pu avoir pendant ma convalescence, je n’aurai, je pense, pas aussi vite progressé dans ma guérison.
Et puis j’ai repris le sport. Oui, avec une jambe dans le plâtre. Je me faisais des sessions d’abdos, bras et dos. On peut trouver toutes sortes d’exercices sur Youtube qui expliquent comment bien faire dans cette situation sans se faire mal. Et quand les moyens techniques me le permettaient j’allais rejoindre l’équipe pour le off-skate le lundi soir. Je ne voulais absolument pas perdre les quelques acquis que j’avais pu obtenir depuis septembre 2018. En y repensant, je n’ai jamais fait autant de renforcement musculaire qu’à cette période.

Je n’ai jamais pensé à arrêter ! JAMAIS ! C’était une fois de plus, un défi que la vie me lançait et je ne suis pas de celles qui abandonnent au moindre obstacle. Je suis du genre “Ah tu ne m’en crois pas capable?! Regarde bien! Je vais le faire et encore mieux que ce que tu aurais pu croire”. Nous avons le droit de douter, douter de nos capacités, je doute encore sur le derby que je pourrai faire à l’avenir. Je vais devoir travailler mais j’y crois et je sais qu’il y a des gens à côté de moi pour me soutenir et pour croire en moi.
A tout celleux qui sont ou qui passent par cette épreuve, ne lâchez rien ! Vous allez guérir, il faut être patient-e, écouter son corps et son esprit pour revenir encore plus fort-e. Pour ma part j’ai repris une activité sportive en trois mois. Bien des sportifves sont passés par là et qu’ont-ielles gagné ? Un mental d’acier !