Une autre caractéristique de la Panthers : elle passe aussi bien d’ici à là, de la vie civile à la vie derbyque, mais aussi … du flat track au banked track ! Reportage en immersion par Big Mak’s !
J’ai survécu au banked track, maintenant je peux mourir. Mais avant ça, je vous raconte !
J’ai visité San Diego toute la journée, les patins dans le dos, la tête ailleurs, à compter les heures puis les minutes avant « my first banked track experience ». J’ai une adresse un peu bizarre, de consignes aux allures de Main Jaune. « Sonne, quelqu’un viendra t’ouvrir et ne dis à personne où c’est ». J’arrive. Des filles ont l’air de derby girls. Je me jette sur elles. « Hi, I’m French, I’m skating with you today ! ». On rentre. Mais c’est encore mieux que la Main Jaune ! Un banked track ET un flat track côte à côte, tout est décoré derby partout. Un coin pour s’assoir, un coin avec des casiers, des protecs qui sèchent dans tous les coins. Genre, tu vois le paradis ? Mieux !
Bon allez c’est parti, on enfile les patins (Ndlr : Je n’ai rien sauté dans ma narration : on n’a pas fait de off-skate). Et on grimpe sur le truc, c’est à dire se faxer à l’endroit le plus bas et se laisser glisser sur les stoppers jusqu’au milieu de la piste.
La coach me prend sous son aile. Leçon 1 : le diamant ! Ah ben c’est comme chez nous ! Ça va ! Un peu plus dur à placer, les crossovers, mais globalement c’est cool. L’entrainement fresh commence. Patiner, ça va, mais tout le reste redevient tellement compliqué. Par exemple, en pace line, il ne s’agit plus de dire « in » et « out » mais « low » et « high ». Et ça, ça change tout ! Quand on va « low » on a l’impression qu’on ne pourra plus jamais s’arrêter, et à l’inverse, c’est la lutte pour retourner « high ». On a travaillé le banked-slalom, les banked-fentes, et les banked-hits (ou comment manger la barrière). Twiiiit, c’est déjà la fin de l’entrainement Fresh, on passe aux avancées. Je reste !
C’est parti pour une pace-line d’échauffement suivie par 20 min d’endurance agrémentées de petits exercices. Knee taps, 180, 360, patinage arrière. Eh ben je n’ai réussi à RIEN faire de tout ça !!! Frustration à son comble. Chaque chute, demi-tour, se soldait nécessairement par une grosse gamelle. « Mais je vous jure, j’y arrive d’habitude !!! ». Les Derby Dolls, très mignonnes, m’expliquent que c’est normal, qu’il faut bien un mois pour réussir à faire tout ça (oui mais même…).
Un petit exercice de pack me remet de bonne humeur.
Twiit, c’est parti pour les choses sérieuses. Le derby, le vrai. Je me le sens pas trop, je regarde quelques jams pour jauger de mon envie de vivre, ou pas. Puis une fille me regarde et me dit d’y aller. J’y vais (suis sage et obéissante) ! Et ça va en fait !!!! Bon chaque gamelle se solde par une glissade jusqu’au bas de la piste mais ça va. Par contre je suis pas sûre de tout comprendre. Pourquoi on se place comme ça ? Pourquoi les power jams vont si vite ? Ben parce que les règles sont pas les mêmes. Par exemple, on ne peut pas s’arrêter, ni patiner en anti-derby. Jamais. Oooooh !!! Bon et je n’y tiens plus, je veux essayer de jammer. Première fois, gros fail. Deuxième fois, Isabelle Ringer (oui, celle des vidéos des SDDD pour nous apprendre à patiner ♥) pivote et me dit de suivre sa voix quoi qu’il arrive. Sa voix ? Je suis pas sûre de comprendre. Twiiit. Merde. Bon. Ben si, c’est ça, le jam démarre elle n’arrête pas de parler, de m’appeler, de me dire de suivre sa voix. Et, nomdidjou, ça a marché, je me retrouve collée à elle, elle dégage tout le monde et je passe. J’ai le lead sur un banked track chez les San Diego Derby Dolls ! Et là, Isabelle de me lancer un « good job Frenchie ! » qui m’a mis des paillettes dans les yeux pour toute la fin de l’entrainement.
Les jams s’enchainent, avec des situations différentes, des stratégies particulières. 20H58. Dernier jam. « Go Frenchie, it’s your last shot !». Me revoilà avec l’étoile pour une minute de jam (oui, une minute, c’est comme ça le banked track). On démarre devant le pack pour cet exercice et c’est parti ! Je passe une première fois, je tombe (je glisse jusqu’au bas de la piste, forcément), je me relève, je repasse ! Je fais un tour et je repasse une seconde fois en me whippant à une copine ! TwiTwiTwiTwiiiit ! C’est la fin. Clap clap clap ! Tout le monde me félicite, je suis aux anges !
Et voilà, c’est fini. Retour à la réalité, armée d’un nouveau t-shirt, et de rêves plein la tête !